Avec ce reportage consacré à un séjour sur l’île aux Nattes,
îlot situé au sud de l’île Sainte-Marie au nord-est de Madagascar,
Tronchet fait le point sur ses intentions insulaires, sur son fantasme de la solitude,
sur le retour à l’essentiel puisqu’il n’y a là ni téléphone, ni Internet,
bref sur la « Possibilité d’une île »
Plus d’infos sur ce site.

« Robinsons père et fils » par Tronchet
Éditions Les Arènes, Revue XXI n° 38 (15, 50 €) – ISBN : 978-2-35638-123-1
À noter qu’il existe également une version romancée de ce récit,
parue sous le même titre et en même temps aux éditions Elytis (144 pages).

Didier (le narrateur et auteur), accompagné de son fils Antoine, treize ans, débarque sur
l’Île aux nattes, un atoll de l’océan Indien niché à quelques encablures de Madagascar.
Un parfait petit coin de paradis pour faire le point sur son existence et tâcher d’enseigner
le monde à un ado en devenir. Pour l’instant, l’eau est à trente degrés et la bière fraîche,
il faut bien commencer quelque part.

Après l’Équateur (cf. Vertiges de Quito ), Tronchet reste sous les tropiques, mais change
de continent. Avec une volonté de laisser le monde moderne et son agressive connectivité
derrière lui, il espère retirer sagesse et enseignements de cette immersion dans une vie simple
et, surtout, plus posée. Pour le gamin, ça sera également une belle expérience.
Une fois passé le traditionnel choc culturel et la découverte des particularités du lieu
(paysage, personnages originaux, sanitaires), il arrive très rapidement à pas grand-chose ; ce
qui ne l’empêche pas de partager ses réflexions philosophico-sociologique avec le lecteur.
Entre rousseauisme prudent (mieux vaut être en bonne santé et avoir du pouvoir d’achat
dans ce pays très pauvre) et réel plaisir de se retrouver face à lui-même, ses conclusions
ne s’avèrent guère nouvelles ou originales.

Et le fiston dans tout ça ? Acclimaté en moins de temps qu’il ne faut pour le dire,
il est le grand gagnant du voyage. Il participe même à l’ouvrage avec quelques pages décrivant
ses loisirs et ses rencontres. Que les parents anxieux soient rassurés, leurs progénitures
trouveront toujours les moyens de se faire des copains et passer de bons moments.
Ils ont la vie devant eux, les questionnements existentiels peuvent bien attendre.

Pour le reste, le découpage et la mise en scène sans grand intérêt sont contrebalancés par
des couleurs éclatantes. Le dessinateur assure le minimum et peine malheureusement à retranscrire
toute la richesse de l’ambiance de cette bande de terre échouée devant l’océan.
À noter que Robinson père et fils a été en partie pré-publié dans la revue XXI
et sous forme romancée aux éditions Elytis.

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