Ce déchirement, c’est Mada,
Ce rêve et ce cauchemar c’est Mada,
Ce paradis mâtiné d’enfer c’est Mada…
C’est aussi moi, certainement et…
Ça ira !!!

Les raisons qui nous ont amenés ici peuvent être multiples… mais il en est au moins une qui nous est commune et nous ressemble : le désir, la soif d’autre chose et ce, quel que soit notre vécu familial, professionnel ou social.

Temps opportun, moment libre d’obligations et de contraintes responsables : un désir, un besoin de vivre autre chose et différemment… les bulles éclatent et on tire enfin la porte pour marcher peu importe vers où, mais au fond de vous l’attente d’une différence, d’une émotion… Vous ajoutez un soupçon d’envie d’aventure et vous êtes à Mada.

Peu importe qui on est et d’où l’on vient si l’histoire fait rêver ou rire des copains que le hasard rassemble autour d’un verre : elle est donc belle et bien bonne votre histoire !…

Je me souviens d’un soir (il y a dix ans de cela) où nous étions rassemblés dans un rade glauque de Tana, soudés par le plaisir de nous retrouver…

Un homme venu de l’ombre, inconnu de nous tous, entre et se dirige en chaloupant vers le bar. Son âge ? Plus un jeune lapin… Ses bottes en cuir avaient connu des jours meilleurs ; il était couvert de poussière, portait un vieux chapeau défoncé, un gilet gris façon reporter, raide de la fatigue du temps, et un pantalon qu’on laisse à d’autres le soin de retirer — les « petites mains » ici ne sont pas si regardantes…

Après observation plus attentive, c’était un vazaha de petite taille au visage buriné, lavé de soleil et de pluie, aux rides aussi profondes que des cicatrices, une barbe de trappeur mais des yeux souriants, lumineux comme un lac de montagne… Il met la main dans sa poche, puis jette sur le comptoir une dizaine de pierres brillantes en disant :

« Je m’appelle Charles, mais on m’appelle plutôt Charly… Payez à boire à tout le monde, Dieu m’a souri !… »

Après tractation financière avec le taulier, nous avons bu, en effet… beaucoup et longtemps… Et au petit matin tous croyaient en Dieu et surtout en Charly !

Nous n’avons jamais revu ni Charly, ni Dieu…
Ainsi naissent les légendes, qui elles, vivent toujours…

Jean-Pierre Briois

Un éditorial signé Tony – publié le 1 mars 2018

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